J'ai eu une journée éprouvante sur le plan mental, et elle ne sera terminée qu'à minuit trente, heure à laquelle je devrais, en principe, quitter le MacDo ce soir. Pourquoi éprouvante ? Eh bien, pour une raison toute simple : la responsabilité. Etre un adulte implique d'en assumer un certain nombre. Parmi lesquelles : son travail, la gestion de ses études, de son lieu de vie...
Aujourd'hui, je me suis trouvée face à mes propres angoisses d'être une adulte.
D'un côté, j'ai aspiré à être plus indépendante : la fac, avoir son appart, un travail (bien que ce dernier soit plus une obligation qu'un réel choix de vie étudiante). De l'autre, il y a des moments où je ne rêve que de rentrer chez moi, l'endroit où ma mère m'appelle quand le repas est prêt, que mon père me rappelle comment remplir un dossier d'inscription et me signale qu'il m'a versé mon argent du mois sur mon compte, l'endroit où mon frangin tente désespérément de me vaincre à Halo, et où ma soeur me fait découvrir des sites de cosmétiques pas cher, tandis que je lui montre des bijoux sympas. Tous ces moments me manquent : les balades matinales avec ma mère, le tennis avec mon père... Même les sapins et la campagne me manquent, alors que tous les charmes de la ville me tendent les bras.
Ma rentrée est le 14 Septembre à la fac. Et je dois continuer à travailler 20 heures par semaine au MacDo jusqu'au 27. Vous voyez le hic. Concilier les deux va me contraindre à faire uniquement des closes sur les deux dernières semaines. Bon, je n'ai jamais été une couche-tôt, mais j'aurais préféré ne pas avoir à rentrer tous les soirs à 1 heure du matin chez moi, pour enchaîner sur une journée à la fac. Bref. Encore une fois, ça n'est pas comme si j'avais le choix. Ensuite, j'ai demandé à passer à dix heures par semaine. La directrice m'a dit que comme les contrats étaient trop facilement emplâtrés, ça serait mieux si j'en faisais 15. Quand je lui ai dit que ça ne serait pas possible, elle m'a dit de tenter de demander dix, et qu'au pire j'en ferai douze. C'est génial le monde du travail étudiant non ?
Bref, pendant que je me débattais avec ces histoires d'horaires à la con, j'ai essayé de me préparer à bouffer. Seulement l'ouvre-boîte que j'ai récemment acquis était une merde totale incapable d'entamer le métal, j'ai fini par poignarder à coups de ciseau le couvercle pour l'ouvrir. Je vous laisse imaginer l'Apocalypse dans ma cuisine.
J'ai fait deux heures de queue à la fac pour retirer un dossier, et je suis ébahie par la tonne de paperasse que j'ai encore à fournir. C'est dingue, pour mes équivalences il y a deux mois, je leur en ai déjà fourni la moitié, mais il faut que je les leur redonne. Encore. L'administration.... J'ai toujours imaginé le monde noyé sous la paperasse, croulant sous les documents soit-disant "indispensables".
Alors c'est simple, j'ai eu une journée "ras-le-bol", une journée de merde. Je ne suis plus franchement optimiste sur cette année à venir. J'ai l'impression que je vais devoir me débattre avec trois millions de trucs à assumer entre le boulot et la fac, alors j'ai intérêt à poser de sérieuses limites à mon engagement professionnel si je veux décrocher une licence haut la main et avoir une chance de faire ce que je veux par la suite. D'abord, en leur rappelant qu'en juin, j'ai dit très clairement que jusqu'à début septembre, je pouvais faire 20 heures par semaine : j'en ai 25, et je dois rester sur cette base jusqu'au 27 (ce qui n'est pas franchement le début du mois). Et que j'avais dit aussi que toute l'année, je pourrai faire dix heures. Dix, et non pas quinze, ni douze. J'ai pas l'intention de me faire marcher sur les pieds par mes très hautes autorités. Si je ne leur conviens pas parce que je ne suis pas assez disponible, ils n'auront qu'à me foutre à la porte.
Sur ce, je vais aller essayer de préparer un repas sans refaire Saw sur ma table. Ce qui n'est pas gagné.