Je t'attends. Chaque jour, chaque minute. Presque chaque seconde.
Il fut un temps où je pouvais te sentir près de moi à chaque instant. Où je n'avais jamais peur. Jamais froid. Un temps où jamais je ne ressentais la solitude. Je me sentais forte. Indestructible. Nous étions deux et un.
J'ai mis longtemps à t'apprendre. Tu ne voulais pas de moi. Tu avais peur de moi. Peur d'être trop proche de quelqu'un. Peur de la dépendance.
Comment en est-on arrivé là ?
Pourquoi n'es-tu plus à mes côtés ? Pourquoi quand je te dis que je ne vais pas bien, tu te contentes d'une excuse et que tu ne cherches même plus à m'appeler, à m'écrire ?
La tristesse me fait dire que tu n'es plus toi-même. Où est ta fierté ? Tu l'as oubliée. Tu l'as anéantie. Tout comme tu as réduit au néant ce que nous étions. Toi qui étais si fort à mes yeux, si impénétrable, impossible à briser.
Tu n'es plus que poussière. Tu es l'Instrument. Tu es créature.
Toi qui m'a empêchée de me briser. Toi qui m'a relevée. Donner le goût de faire confiance. D'aimer.
Aujourd'hui, c'est toi qui me brise. Tu m'as bannie de ton quotidien.
J'étais l'exception. J'étais tellement certaine de ne jamais pouvoir chuter de cette tour de cristal dans laquelle nous nous étions emmurés.
J'aurais tué pour toi. J'aurais été aux frontières de la folie.
Tu étais tout. Mon mentor, mon guide. Tu étais celui qui me tenait la main, qui me hissait vers le haut. Tu me rendais meilleure.
Comme je voudrais t'ouvrir les yeux. Comme tu as si souvent ouvert les miens. Comme je voudrais te mettre face à ton reflet, que tu y vois ta faiblesse. Comme je voudrais que tu me regardes pleurer. Comme je voudrais que ta honte se reflète dans mes larmes. Comme je voudrais que tu te libères.
Que tu me reviennes.